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Divers & variés
16 août 2007

Tuning

Enfer et damnation ! En jetant un coup d’œil rapide dans les mp3 que j’avais transféré vite fait bien fait dans mon nouveau portable avant de partir, ne voilà-t-il pas que je tombe sur un mix de Bob Sinclar. Décidément, lui, il me poursuit, cette année (cf. un article précédent). Mais c’est du bon. Ca sonnerait bien dans la nouvelle voiture de Mamie (i.e. la grand-mère du Petit). Un petit truc comme ça qui pète, pour faire le cake sur le remblai, toutes fenêtres ouvertes (donc sans Mamie). J’en ai vu plusieurs, des Jackys, en ces lieux. L’un avait repeint plutôt artistiquement sa 206 CC, il faut bien le lui accorder, c’était presque beau, je lui laisse la mention spéciale du jury. Mais les autres faisaient dans la surenchère de spoiler autocollant et peinture mauve, très mauvais, surtout sur les modèles de voitures qu’ils avaient choisis (R19, entre autres). La différentiation se faisait donc plutôt sur la puissance d’ampli, mais comme la musique qu’ils avaient choisie était intrinsèquement inécoutable, les départager fut rude. Mention bien au cake du 92 avec sa 205 (ça devait être ça, comme voiture, dans une vie antérieure) violacée et son rap haineux, mais qui s’est arrêté pour me laisser traverser le passage piétons. Les autres : virés. Ne revenez pas.

Mits_Lancer_EVO_IX_58_1024Mais aujourd’hui, alors que je descends une petite rue comme il y en a quantités ici, vers la mer, dans l’ouverture d’un garage, qu’aperçois-je ? Une Mitsubish Lancer Evolution dernier modèle (IX ?). La même que dans Need For Speed Carbon (sinon je ne l’aurais jamais reconnue). La vache ! Si j’en crois le jeu, c’est donc ma voiture de rêve qui se tient ainsi devant moi, modestement recroquevillée à l’abri sous une maison en surplomb. Je sais, c’est dur de juger sur des manettes et un écran HD, mais quand même, ce que j’ai retenu du jeu, c’est que je ne suis pas un conducteur de Lamborghini en herbe, mais plutôt de Renault Clio v6 (Cat. 1), Lotus Elise (Cat. 2) ou Mitsubishi Lancer Evo IX (Cat. 3) – toujours en herbe, certes. Alors cette confrontation fortuite dans une ruelle avait quelque chose de mystique. Puis je suis reparti, presque honteux d’avoir lorgné sur la Subaru Impreza WRX STI d’un type, quelques semaines auparavant. Si j’avais su.

Comme quoi les jeux vidéo sont une source non négligeable de revenu publicitaire. Un gars comme moi ne serait jamais venu à l’idée de considérer une Mitsubishi ou une Subaru, confronté au choix cornélien d’un véhicule. Même après une séparation et une situation enviable de père célibataire à 1400km (aller-retour) tous les deux week-ends. Non, on considère des voitures normales, que la bonne éducation et les souvenirs étudiants français identifient de suite avec une fidèle Clio ou 206. A la limite, on regarde le modèle du dessus, Mégane Coupé ou 307, C4 ou Bravo. Mais on ne sort pas de ces limites. Passer du temps dans le développement de tracteurs ne m’a pas plus porté sur les BMW, Audi, VW ou Mercedes qu’autre chose. Certes, petite faiblesse coupable pour la Z4, mais à ce niveau-là, c’est presque sentimental. Et voir mes vénérés collègues des marques susdites se ramener en A8, CLS ou X5 (toutes options, s’entend, sinon petit joueur) pour les réunions ne m’a jamais fait baver, ni bander, ni les deux.

Anecdote amusante : le chef de département qui se la pète parce qu’il a eu une R8 pour le week-end et qui montre les photos du véhicule durant la pause, garé devant son joli petit pavillon standard sans âme de la banlieue d’Ingolstadt. Et tous de s’extasier, de renchérir. A ce point-là, ce n’est plus du networking, ni de la politesse, on est au niveau au-dessus, celui que seuls les allemands de la branche automobile peuvent atteindre, cette fixation hypnotique, cet aveuglement salarié, presque admirable s’il n’était aussi profondément ennuyeux. Moi, à voir les photos, je tendais plutôt à lui demander s’il avait été chez le coiffeur entre temps. Mais ça n’aurait pas été « corporate ». D’un autre côté, étant le seul français de l’équipe, donc révolutionnaire arrogant, ça n’aurait pas nui à mon image.

L’autre jour, on revenait de loin, avec mon chef. Loin, ça veut dire la campagne, la brousse profonde, dont on se demande comment ils ont fait pour construire des usines là-bas. Et de m’expliquer que les contrats de leasing pour les voitures de fonctions sont bien, mais malheureusement politiquement assez restreints : on ne peut prendre que des voitures allemandes (entendre : pour faire joli chez le client, qui peut-être les fabrique ou partie). Moi, je lui montre une 407 SW du plus bel effet, lui, la larme à l’œil, me dit qu’il a été forcé de faire des traits sur certaines options pour pouvoir se la prendre, sa BMW 530 xd. Ach, la vie est dure, c’est vrai, elle ne fait pas de cadeaux. J’aurais bien insinué qu’effectivement, ses sièges en tissu-velcro, pas en cuir, et sa navigation sans carte, ça faisait minable, mais je me suis refréné, refusant toute polémique facile. Je dois, lentement, atteindre la sérénité, tiens, parfois, je m’étonne moi-même…

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Commentaires
A
C'est vrai que la 530xd avec 2 sieges bebes a l'arriere et l'espace passage avant rempli de detritus, pour un manager, ca craint pas mal
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