Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Divers & variés
27 juin 2007

Train de nuit

Trop longtemps exilé, trop longtemps parti. Ici et là-bas ont été intervertis. Et puis: étranger ici, étranger là-bas. Entre deux mondes.

L'Europe, c'est beau. A part les contrôles de passeports entre Budapest et Vienne dans le train de nuit de Munich. Le fonctionnaire hongrois passe, suivi par le fonctionnaire autrichien. Deux fois sortir son passeport. Juste une fois je les ai vus vérifier les papiers ensemble, le reste du temps l'on doit se faire à ces deux interruptions de sommeil successives.

Je n'ai pas toujours pris ce train. Avant, c'était plutôt sur le Rhin, les contrôles, entre Strasbourg et l'autre côté. En tant que non basané, j'étais rarement contrôlé, en fait. Et puis ce contrôle a été supprimé. Mais être réveillé aux frontières m'énerve toujours autant.

Et puis il y a la climatisation approximative. Parfois la machine s'emballe, comme investie d'une mission. Trop froid, rien à faire. L'été dehors, la banquise dedans. Mais cela arrive rarement. La plupart du temps, il y a juste assez d'air pour faire léviter la poussière et la chaleur n'est qu'humaine. Je développerais volontiers la théorie que les wagons-couchettes des différentes compagnies ont leur propre odeur. Je me suis habitué aux wagons hongrois, je connais leurs moindres recoins. Qualification un peu dérisoire, certes. La seule chose que je ne comprends toujours pas, ce sont les propos du chef de wagon. Il serait temps que je m'y mette, au hongrois, après tout ce temps. Mais ce train-ci, j'ai bien peur de l'avoir raté pour de bon...

180px_Wien_Westbhf_EuropaplatzVienne, je n'y suis descendu qu'une fois. D'ordinaire le train ne fait que passer, le temps d'embarquer quelques voyageurs et de changer de locomotive. Et puis la dernière fois, j'ai pris un autre train, pour arriver plus tôt. Et la correspondance ne se fit pas pour cause de tempête. De Westbahnhof, je fis quelques pas nocturnes vers l'hôtel payé par ÖBB en compensation. C'était juste une ville de nuit, sans trop de détails. Noir. Un peu vétuste, des façades sans fantaisie, la station de tramway devant la sortie, de vieux tramways, respectables. Le lendemain matin ne m'éclaira guère. Si les environs étaient plus palpables, l'ensemble restait étranger, un quartier de gare, inconnu, un peu désordonné. Tôt, les derniers fêtards embrumés sur les bancs et les gens dans les cafés alentours qui lisent leur journal. J'aurais pu regarder plus en détails, mais j'étais obnubilé par ce train prochain qui m'emmènerait enfin vers ma destination, douze heures en retard.

Alors Vienne demeure encore un mystère, juste la lumière blafarde des lampadaires sur le quai qui transparaît à travers le rideau du compartiment, vers 23h30 direction Munich. Et l'agitation de ceux qui doivent descendre, réveillés de peu, vers 06h00 direction Budapest. Un lieu de passage sans identité, une frontière de plus. Où il me faudra descendre à mon tour, tôt ou tard.

Publicité
Publicité
Commentaires
Divers & variés
Publicité
Divers & variés
Albums Photos
Archives
Publicité